Protections solaires : bien les choisir en toute confiance 

protection_solaire_isispharma

Le choix d’une protection solaire peut relever du casse-tête. Entre quête d’efficacité pour protéger notre peau des effets néfastes des UV et suspicion d’effets secondaires indésirables à long terme, il convient de mesurer le rapport bénéfice/risque. Éclairage en tout transparence.

Indispensable à la vie, le soleil nous apporte vitalité et joli teint hâlé. Il nous permet de synthétiser la vitamine D, essentielle au fonctionnement de notre système immunitaire notamment, et ses vertus anti-inflammatoires apaisent certaines pathologies cutanées, telles que l’eczéma, le vitiligo ou encore le psoriasis. Mais, nous le savons également, l’exposition excessive au soleil est aussi néfaste pour la santé. S’exposer sans protection solaire entraîne un vieillissement prématuré de la peau et est à l’origine de la plupart des cancers de la peau. Les UVA, qui stimulent la production des radicaux libres, entraînent des dommages à long terme : vieillissement cutané, allergies, taches hyperpigmentaires et développement de cancers cutanés. Les UVB sont responsables des brûlures (les fameux coups de soleil), de réactions allergiques et favorisent également le développement des cancers cutanés. Sans oublier la lumière bleue (bien plus puissante que celle de nos écrans) qui provoque un stress oxydatif et accélère le vieillissement de notre peau.

Se protéger du soleil apparaît donc comme absolument indispensable à tout âge. Cependant, depuis quelques années, certaines études tendent à démontrer que les protections solaires peuvent présenter un risque pour notre santé. Avant de passer en revue ces effets secondaires potentiels des produits solaires, attardons-nous sur quelques chiffres qui, eux, ne font pas de débat : environ 80 000 cancers de la peau1 sont diagnostiqués chaque année en France. Dans 70% des cas, il s’agit de carcinomes, un cancer qui se soigne plutôt bien. Mais plus de 15 000 personnes se voient diagnostiquer un mélanome2, la forme la plus grave des cancers cutanés. Le nombre de cas est en constante augmentation et, selon Santé Publique France, plus de 80% de ces cancers seraient liés à une exposition solaire excessive.

Les coups de soleil pris dans l’enfance sont les plus dangereux

Sans surprise, les études montrent que les coups de soleil pris dans l’enfance ou à l’adolescence sont les plus dangereux : deux méchants coups de soleil (entraînant une pelade) attrapés avant l’âge de 12 ans multiplient par dix le risque d’être touché par le mélanome3. Selon une autre étude d’envergure, les jeunes femmes qui attrapent au moins cinq coups de soleil sérieux entre l’âge de 15 et de 20 ans voient leur risque de développer un risque de carcinome de 68% et celui de mélanome de 80%4.

Au-delà des brûlures liées à l’exposition solaire à la plage ou en randonnée, les dermatologues pointent également du doigt les séances en cabines de bronzage. A une époque recommandées pour préparer la peau au soleil, elles sont désormais vivement déconseillées : elles émettent en effet principalement des UVA (les UVB artificiels étant très réglementés) qui pénètrent particulièrement profondément dans le derme et sont responsables de lésions irréversibles pouvant conduire au développement de cancers cutanés.

Que reproche-t-on aux protections solaires ?

Si le choix de la protection solaire est parfois un casse-tête, c’est parce que, ces dernières années, de nombreuses polémiques ont émergé. Certaines études affirment en effet que les filtres chimiques, d’origine organique, provoquent des allergies. D’autres sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Certains filtres minéraux sous forme nanométrique sont quant à eux pointés du doigts parce qu’ils franchiraient la barrière cutanée, se diffuseraient dans l’organisme et, à terme, favoriseraient le développement de certains cancers.

Sans oublier les études qui montrent que les filtres solaires auraient un impact sur la santé des océans et particulièrement sur celle des récifs coralliens.

Pourquoi ces alertes doivent être nuancées ?

Bien entendu, il ne s’agit pas de nier ces études et ces alertes. Elles sont dans l’intérêt de tous ceux qui souhaitent préserver la santé de l’Homme et de la planète. Et poussent les laboratoires à améliorer sans cesse la qualité de leurs produits en tenant compte des nouvelles connaissances. Cependant, ces affirmations peuvent être aisément nuancées en se référant aux avis des autorités sanitaires et scientifiques.

Certes, les filtres solaires que les baigneurs répandent dans les océans ont tendance à limiter la pénétration des UV dans l’eau, nécessaires à la bonne santé des coraux. Mais il est possible de limiter cet impact par un geste simple : appliquer sa protection solaire au moins 20 minutes avant la baignade. Les filtres auront alors le temps de pénétrer. Non seulement la migration des filtres solaires dans l’eau sera moins importante mais en plus, la protection de notre peau sera optimale. Gardons également à l’esprit que, selon les chercheurs, les principaux responsables de l’asphyxie des coraux sont la hausse des températures de l’océan liée au réchauffement climatique, la surpêche, ou encore la mauvaise épuration des effluents urbains et le ruissellement des eaux sur des surfaces agricoles polluées par les produits phytosanitaires.

L’impact négatif des filtres solaires sur la santé humaine est lui aussi nuancé par les autorités sanitaires, à commencer par le Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs (CSSC) de la Commission Européenne. Il tempère les études alarmistes en expliquant notamment que la quantité des ingrédients pointés du doigt est réglementée et, finalement, très faible dans les produits solaires. Et précise que si les perturbateurs endocriniens potentiellement présents dans les cosmétiques peuvent favoriser le développement de cancers, les rayons UV du soleil sont assurément responsables des cancers de la peau. La crème solaire reste donc essentielle dans la prévention de cette maladie potentiellement mortelle et la balance bénéfice/risque reste en faveur des protections solaires. A condition, bien entendu, qu’elles soient de bonne qualité et que les conditions d’utilisation soient respectées.

Les produits solaires soumis à des tests ultra-rigoureux

Les produits solaires sont des soins cosmétiques particulièrement surveillés. Leur développement et les tests indispensables à leur autorisation de commercialisation sont particulièrement drastiques. En effet, avant d’atterrir dans les rayons de votre parapharmacie, ces produits ont été soumis à de nombreux tests réalisés par des laboratoires indépendants. Leur efficacité et leur tolérance sont évaluées lors de tests cliniques in-vivo (sur la peau de personnes volontaires) et in-vitro (sur des cellules en culture). Le produit est finalement étudié par un toxicologue indépendant qui donnera ou non son accord pour sa mise sur le marché en fonction de la composition (nature et concentration de chaque ingrédient) et de marges de sécurité.

Notez que la plupart des applications d’évaluation des cosmétiques ne tiennent pas compte de la concentration de chaque ingrédient dans les produits. L’appréciation finale peut donc être erronée, un produit pouvant apparaître comme dangereux alors qu’il respecte scrupuleusement les réglementations.

Les stratégies pour se protéger du soleil

Chacun est bien entendu libre de choisir sa méthode de protection solaire en conscience. Fuir le soleil en restant à l’ombre, se protéger grâce à des vêtements anti-UV sont des stratégies particulièrement intéressantes, notamment pour les enfants les plus jeunes dont la peau est si fragile. Mais elles ne suffisent certainement pas à protéger sa peau au quotidien et à prévenir son vieillissement prématuré, l’apparition de taches ou, dans les cas extrêmes mais aujourd’hui pas si rares, les cancers cutanés.