Quand les nouvelles technologies réinventent la dermatologie

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Leur promesse ? Améliorer la performance des diagnostics cutanés. Intelligence artificielle, applis connectées… Les outils numériques se sont fait une place de choix sur le marché de la dermatologie. Quelles sont les innovations marquantes ? En quoi ont-elles un impact sur le métier de dermatologue ? Petit tour d’horizon !

Des diagnostics de peau hyper-personnalisés 

Le secteur de la dermatologie est touché de plein fouet par les tendances sociétales. En pôle position, on retrouve l’hyper-personnalisation, qui est une source d’inspiration pour de nombreux acteurs du marché. Au printemps 2020, L’Oréal lançait ainsi Skin Genius, une application mobile de diagnostic de peau basée sur une intelligence artificielle. Grâce à un simple selfie, la marque permettait à des milliers d’utilisatrices d’analyser leur peau selon 5 critères (éclat, rides, fermeté, apparence des pores et homogénéité du teint). Ces dernières pouvaient ensuite se faire recommander une routine de soins personnalisée par l’appli. Pourcentage de fiabilité affiché : 95 %.

Le géant cosmétique n’en est d’ailleurs pas à son premier essai. On lui doit également la création de Custom Dose pour la marque SkinCeuticals. Il s’agit d’un appareil qui, en scannant le visage des patients, permet aux dermatologues qui l’utilisent de formuler des sérums personnalisés répondant à des problématiques particulières. 

Un an plus tôt, c’est grâce à sa collaboration avec ModiFace, entreprise canadienne spécialisée dans la réalité augmentée, que la marque faisait parler d’elle en lançant l’application SkinConsult AI par Vichy. Son secret ? Un système basé sur des réseaux de neurones ainsi que sur 15 ans de recherche en vieillissement de la peau. 

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Des algorithmes qui détectent les maladies cutanées

Mais le recours aux technologies numériques en dermatologie va bien plus loin, puisqu’il permet aussi de détecter des maladies de la peau, comme le mélanome. Récemment, une équipe de chercheurs s’est distinguée à travers une publication dans la revue académique The Annal Of Oncology. Leur fait d’armes ? Avoir appris à un algorithme à identifier des lésions cutanées, en lui montrant une série de visuels représentant des cas plus ou moins bénins. En parallèle, les chercheurs ont montré les visuels à 58 médecins. Et le verdict fut sans appel : l’algorithme a correctement identifié les visuels de mélanome à 95% vs 87% pour les médecins.

À Toulouse, c’est la startup Pixience qui s’est illustrée en lançant il y a quelques années son dermoscope C-Cube, ainsi que son logiciel spécialisé dans la vidéo-dermoscopie, C-Cube Dermatologie. Élaboré en collaboration avec des dermatologues, l’outil facilite le diagnostic des principales maladies cutanées et permet aux professionnels de gagner en efficacité dans leurs téléconsultations. En la matière, il se positionne comme le système le plus performant du marché. 

Et le rôle du dermatologue dans tout ça ? 

Dans ce contexte se pose alors la question suivante : les outils numériques vont-ils remplacer le dermatologue ? Si l’on admettait cette hypothèse, cela reviendrait à résumer le dermatologue à un simple poseur de diagnostic. Cela reviendrait aussi à omettre que le rôle de ce professionnel va bien au-delà : le dermatologue fournit un accompagnement sur-mesure à ses patients, il les aide dans le choix du traitement le plus adapté à leurs besoins, assure le suivi et l’observance du protocole. En bref, son expertise lui permet de fournir aux patients tout ce que la machine ne peut lui apporter !

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De toute évidence, les algorithmes ne vont donc pas remplacer la profession. Mais utilisés à bon escient, ils peuvent être de véritables alliés dans le quotidien des dermatologues

Ces derniers ont beaucoup à gagner à s’appuyer sur les outils numériques pour établir leurs diagnostics. 

Quant aux marques qui ont fait le choix de mettre les algorithmes au centre de leurs produits, elles révolutionnent incontestablement l’expérience utilisateur en offrant des possibilités insoupçonnées jusqu’alors ! Mais restons lucide et n’oublions pas que cette démarche s’accompagne aussi d’une collecte de données utilisateurs. À l’ère du RGPD, c’est une information à garder en tête afin de faire un choix éclairé !